Un récent dossier publié sur le site Afrik.com ne dresse pas un portrait élogieux de l'accueil des étudiants africains en France. C'est le moins que l'on puisse dire. Plusieurs jeunes gens venus de divers pays d'Afrique pour étudier en France livrent un bref récit de leur expérience en France. Voici ce que l'on peut lire en introduction au dossier:
"Pour les étudiants étrangers, la France est une terre bénie. C’est une destination qui inspire le rêve et suscite toutes sortes de fantasmes. Cependant, une fois faits les premiers pas sur le sol froid de l’Hexagone, une fois passé l’émerveillement des premiers jours, c’est une toute autre réalité qui s’offre à eux. Une histoire de papiers, de droits, de travail, d’argent, parfois même d’hostilité, de racisme… mais aussi, d’enrichissement, de rencontres, d’expériences heureuses."
Les différents témoignages des étudiants montrent combien la vision de la France par un africain qui n'y est jamais allé est déformée. La France représente une sorte d'El Dorado où chacun trouve un emploi, où chacun a suffisamment voire beaucoup de revenus. Il s'agit, d'une certaine manière, d'un rêve américain appliqué à la France. On comprend alors très bien l'ampleur de la déception des étudiants à leur arrivée sur la "terre bénie". La loi du chacun pour soi est désormais au rendez-vous.
Une majorité des étudiants interrogés ont trouvé "l'accueil" (tout comme le climat) froid ; parfois même complètement glacial. La pesanteur des diverses et nombreuses démarches administratives à effectuer confirmait une réalité implicite: ils n'étaient pas la bienvenue. Au final, tout semble conçu pour leur rendre la vie plus difficile. Même en situation régulière, obtenir un simple job n'est pas chose facile. La législation concernant le travail des étudiants étrangers est en effet très sévère et incompréhensible: ils ne peuvent recevoir de bourses de l'enseignement supérieur mais ne peuvent pas non plus dépasser un quota d'heures de travail assez restreint. Comment sont-ils donc supposés vivre?
Cette précarisation volontaire de l'étudiant étranger a certainement un objectif (caché certes) bien précis: décourager. Sinon, quel sens auraient ces règles qui limitent les possibilités et qui rendent les perspectives de survie sur le long terme assez incertaines? Ce que montre le dossier d'Afrik.com, c'est le degré de désillusion de certains étudiants africains en France. Ils arrivent pleins d'espoirs fous et tombent très vite de très très haut.