samedi 15 décembre 2007

Vers la réussite en licence?

Schéma présentant la probablitité de réussite en licence (paru sur le site du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche (portail Etudiant)

"La licence doit être ouverte, pour ne plus conduire les étudiants vers des filières impasse". 20 minutes publie, le 13 décembre, une interview de Valérie Pécresse. Elle présente son plan "Réussite en licence". Il s'agit, notamment, d'élargir les débouchés des études de sciences humaines en particulier. Pour cela, Pécresse souhaite en finir avec l'hyper-spécialisation dés le début de la licence.
"La nouvelle licence sera pluridisciplinaire, recentrée sur les fondamentaux en première année, avec des cours de nouvelles technologies et de langue étrangère, quelle que soit la filière. Les sciences humaines, par exemple, ne doivent plus seulement mener à l'enseignement mais aussi à la communication, la gestion des ressources humaines".
Egalement au programme: un stage obligatoire au cours de la licence, quelle que soit la filière. Certaines intentions sont louables. Néanmoins, cette nouvelle organisation de la licence risque d'accentuer certains problèmes: un enseignement plus généraliste en première année de fac alors que nous sommes spécialisés depuis la classe de première? Où est la cohérence? Depuis le lycée, les matières sont classifiées, hiérarchisées, valorisées ou méprisées. Il n'y a pas de raison que cette logique se rompe lors de l'entrée à l'université. Le système scolaire français n'a pas pour vocation de former des individus polyvalents; encore moins le système universitaire. Renverser la tendance reviendrait à remettre en cause l'ensemble de l'organisation de l'enseignement national en France. Mission impossible.

La question du stage constitue un autre problème de taille. Rendre le stage obligatoire pour faciliter l'entrée dans la vie active? Rien de plus compréhensible! Mais imaginons un peu: le nombre d'étudiants inscrits chaque année en licence est considérable. Il y aura donc encore plus de stagiaires au statut aussi indéterminé. Si les entreprises ont à ce point l'embarras du choix (elles l'ont déjà), les abus de pouvoir connaîtront une croissance exceptionnelle. Avant d'effectuer une telle réforme, une législation claire, précise et surtout plus en faveur du stagiaire doit être mise en place. Pourtant, personne ne semble se précipiter.

Certes, Valérie Pécresse fait des propositions. Il semble cependant qu'elle ne mesure pas quelles peuvent être les conséquences, sur le moyen terme, de ses réformes. Il faut déjà que ces réformes aient lieu. C'est peut-être une autre paire de manches.